[Centurion de la Sanglante] Aatrius Portecourroux

Ayant franchit la cinquantaine, Aatrius Portecourroux est l'un des guerriers les plus craints de la Légion Sanglante. Bien que son parcours puisse-t-être un exemple pour bien des soldats, peu d'entre eux parviennent à des résultats similaires. Un guerrier taciturne et méthodique n'acceptant ni l’échec ni la faiblesse.

Pourtant au Fahrar il n’était pas de ceux qui tentaient de s'attirer les faveurs des gradés. C'était un bon soldat, obéissant et efficace mais sans fantaisie notable. Il fut rapidement affecté à une troupe avec le reste des Charrs de son Fahrar et sa Légionnaire compris rapidement comment tirer partie de sa force et de son sang froid. La troupe enchainait les victoires sans fausses note, repoussant la Flamme sans difficulté. Il n'était pas rare de voir une masse blanche striée de noir jouer de son épée pour faire tomber des têtes, les os de ses ennemis s'écrasant sur son bouclier. Ainsi il brisait les lignes ennemies, offrant un passage au reste de la troupe armées.

C'est tout naturellement que la troupe fut appelée sur un front plus important. L'avancée de la Flamme au Nord-Est d'Ascalon se faisait inquiétante. Des effigies enflammées marchaient et grinçaient au milieu des Soldats armés et des Chamans qui psalmodiaient. Plusieurs troupes entières n'avaient pas suffi à réduire leur nombre et à les repousser. Les pertes étaient trop nombreuses, il fallait frapper un grand coup.
Le Centurion Srarrx rassembla alors ses Légionnaires. Les troupes étaient en position. Tous faisaient face a un ciel pourpre, d'épais nuages de fumée noire s'élevant dans le ciel, assombrissant davantage les champs de bataille. Une odeur de brulé et de souffre flottant aux narines des Charrs. Le calme sinistre qui s'était installé fut brisé quand le rugissement du Centurion résonna, le combat commença.

Le fer mordait les chairs et brisait les os, le feu calcinait des corps hurlants. La terre s’accorda avec la couleur du ciel, une teinte pourpre et épaisse à l'odeur de fer. Les effigies de la Flamme balayaient des dizaines de soldats d'un seul geste, les Chamans en arrière ligne hors d'atteinte et attisant le feu de la victoire. Leur nombre réduisait à vue d'oeil, ils n'avaient pas le dessus. Étaient ils plus nombreux ? Mieux organisés ? Il n'aurait su le dire. Une sensation étrange lui prit la gorge. Un dégout profond, une sensation dérangeante : ils perdaient.

Au milieu des cris d'agonie et de rage, sa voix puant la peur et la haine se fit entendre : "RETRAITE, RETRAITE !" Plusieurs soldats déconcertés par l'ordre et la situation tombèrent, alimentant la rage et la victoire de la Flamme. Dans la cohue, parmi les soldats qui courraient en retraite, on aperçut une silhouette massive écarter les lignes désorganisées du Centurion, comme si naturellement, tous devaient laisser la place à celui qui se déplaçait d'un pas lourd et décidé.

Aatrius arriva en face de son Centurion qui continuait à hurler ses ordres de retraite, son bras se leva et d'un seul geste la tête de Srarrx roula au sol. Le Charr blanc se retourna alors vers les siens, ordonnant à tous de reprendre le combat. Nul n'osa contredire son ordre, ni son geste. Galvanisés ou effrayés, tous retournèrent au combat, suivant les ordres d'Aatrius. Toute la nuit les troupes repoussèrent la Flamme et au matin la terre buvait leurs sangs et leurs cendres.

C'est ainsi qu'après cette victoire, on ne s'opposa pas au Grade auto-proclamé de Centurion d'Aatrius.

Quand le projet d'unir les trois légions dans une même Centurie se dessina, Aatrius s'imposa rapidement.