Première Centurie du Khan-Ur
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[Récit] Intéressant.

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Message par Krebius Sam 5 Oct - 12:03

HRP : Voici une humble participation aux histoires des membres de la première centurie. Je me suis dit que j'allais écrire quelques petits textes permettant de mieux cerner le caractère et l'histoire de Krebius, et ainsi comprendre un peu mieux son esprit en particulier. Et dans une second temps viendront des textes reprenant les événements qu'a rencontré la guilde, du point de vue de mon charr. J'essayerais autant que possible de ne pas parler uniquement de mon perso et de transformer tout ça en récit nombriliste, je me doute qu'il y a plus passionnant à lire.
Ces écrits sont à considérer HRP. Il est peu probable, à moins que votre charr soit un télépathe, que tout ça puisse être connu de vos guerriers poilus : il s'agit du fil des pensées de Krebius.
En espérant réussir à vous divertir un peu. Je suis très friand des commentaires, j'adore ça, et je suis preneur de conseils pour affiner mon écriture.



Bruits sourds de machine, exclamations de voix et agitations au-dessus. 34 barreaux noirs, une cage au cœur de la citadelle. Contact du fer froid à travers le tissu de la chemise.

Je me lève. Mon échine et mon dos sont glacés. C'est désagréable. Je passe mes griffes dessus, la sensation est étrange, comme si je touchais quelqu'un d'autre, je ne sens pas la main dans mon propre pelage.
Je suis dans une cage. C'est embêtant car je ne peux pas me réveiller convenablement. On m'a expliqué que mes routines étaient superflues, mais cela me paraît idiot. J'agis toujours de la même manière au réveil : J'écoute, j'ouvre un œil et je sens mon environnement. Ensuite, il faut que j'aille à un point d'eau. Je retire les vêtements qui m'habillent et je me lave, passant mes membres humides sur mon corps, faisant couler les gouttes le long de mon visage. C'est agréable, je me sens nettoyé, nouveau comme la journée.
Ensuite je me rhabille, avec mon armure. J'enfile ce qui me caractérise auprès des autres, ce qui permet de m'identifier, bien que ce tissu n'ait rien à voir avec moi, outre le fait que je le porte. Je pose mon masque en dernier, c'est important, cela termine mon éveil. Il faut après vérifier le doublon. Je le sors et le fait glisser dans ma paume, son contact froid et solide me séduit. La simplicité et la beauté s'allient dans les contours arrondis, dans la réflexion du métal argenté, dans les gravures qui font de ce doublon un doublon comme tant d'autres. Mais pour le reste, il est différent, il s'agit de mon doublon. Je le fais passer d'une griffe à l'autre, dans un aller puis un retour sur mes doigts. Enfin, je l'essaye. Avec cette même appréhension, comme chaque matin. Cela fait plus de trois ans et j'y suis toujours arrivé... Mais si aujourd'hui était différent. On ne sait jamais à l'avance si un jour sera particulier. Ils se ressemblent tous. Je me demande maintenant si je serai capable de reconnaître le jour de ma mort. C'est fort improbable, mais il paraît étrange que pour un événement si important j'agisse de manière naturelle en m'éveillant.

Je lance la pièce avec mon pouce. La faisant virevolter dans un tintement. Elle s'élève au-dessus de ma tête, je la suis des yeux. Mon esprit se saisit de l'information transmis par mes sens : je regarde et je tend la main, mon corps évaluant en l'espace de quelques instants la destination du doublon, qui amorce maintenant sa descente. Tout se fait par automatisme, je n'ai pas à me concentrer sur la pensée. Mon esprit sait et mon corps agit : je dois rattraper cette pièce, dans la paume de ma main gauche.
Elle retombe entre mes griffes. Le tintement se stoppant dans un petit bruit sourd alors que ma chair est heurté par le métal froid. Je suis soulagé. Mon doublon reprend sa place dans ma poche, loin de ma bourse.

Ma main touche maintenant la chemise de prisonnier que je porte. Je n'ai pas mon doublon, je n'ai pas la possibilité de me laver ni de m'habiller. Cela m'ennuie. Tout dans mon rituel est pensé pour gagner du temps. J'agis maintenant par mécanisme, répétant tous les jours ces mêmes mouvements... Sauf aujourd'hui.
Aujourd'hui on m'a privé de mon éveil. Je n'apprécie pas et je suis inconfortablement installé dans cette cage. Trois charrs de la légion sont venus me chercher au front, la veille. Les servants m'ont regardé repartir avec les fers aux pattes. J'ai jeté un dernier oeil sur les mortiers, toujours intacts. Mes mortiers. Mes magnifiques outils capable de modifier le cours d'une bataille sans y être au cœur. C'est mon plaisir personnel, toujours, à chaque escarmouche. Repérer une position, ordonner aux équipes de se déployer, assigner des ordres de tirs et débuter un formidable jeu d'énigme : le vent sera-t-il mon allié aujourd'hui ? Quel degré et hauteur dois-je choisir ? Quelle tactique adopter ?
C'est mon petit monde à moi. Modifier le cours d'une bataille sans verser soi-même le sang. Si sophistiqué, si manipulateur. J'aurais pu être un soldat des cendres. Un atout considérable.

Hier était un bon jour. Des troupes de la Flamme se sont invités sur nos positions. J'ai demandé au mortier un de tirer à quarante trois degrés, hauteur douze, en premier. Les autres ont fait hurler leurs armes à quarante-et-un degrés, hauteur treize. Une modification minime mais vitale : lorsque les charrs de la Flamme ont vu le premier tir exploser à leur gauche, ils se sont déportés sur la droite pour éviter la suite des tirs. Bien entendu, avec des valeurs différentes, les mortiers deux, trois, quatre, cinq et six ont touché la zone où ils se rabattaient. Ce fut le silence après les explosions. Et j'avais pu voir les munitions s'élever dans le ciel, décrivant leurs arcs si beaux, avec la traînée de fumée les suivant, et le sifflement caractéristique.
C'était magnifique. Depuis la feinte jusqu'aux tirs. Et tout a été gâché par mon arrestation qui a suivi.

Je suis certain d'être un génie. Je vaux mieux que tous ces charrs, qui ne comprennent rien à mes tactiques. Ils sentent bien que je suis différent. Comme je sens moi-même cette différence. Ils ne perçoivent juste pas que je vaux mieux qu'eux. Pour eux, JE suis l'anomalie.

Il y a trois jours, le Questeur est mort. Je l'ai vu exploser. La patte sur une mine. Je ne sais pas si j'ai été triste, mais si j'avais vu la mine, je lui aurais indiqué. Il m'aurait peut-être remercié.
Avec sa mort, j'ai pris la charge de plusieurs troupes et du combat. Mon génie n'avait pas l'habitude de cela mais j'ai été à la hauteur, malgré ce qu'il fut dit. D'autres ennemis nous ont assailli et j'ai dû faire un choix logique. Il était clair que nous perdions du terrain, et que tôt ou tard, l'ennemi allait arriver au contact de mes chers mortiers et les détruire, ou pire, les voler.

La fabrication d'un mortier et la formation de deux servants coûtent deux à trois fois plus cher à citadelle que l'apprentissage et l'équipement d'une troupe de soldats complète. Mes six mortiers valaient donc au moins douze des troupes sous mes ordres. Généreux et économe. Je n'en ai envoyé que dix à la rencontre de l'ennemi. Ils étaient trop nombreux, un tir de barrage n'aurait stoppé qu'une seul côté. Il fallait donc les immobiliser avec des affrontements d'armes de mêlée. Lorsque cela fut fait. J'ordonnais à mes mortiers de faire feu. Je me rappelle encore leurs regards lorsqu'ils prirent compte de mes valeurs. C'était comme si j'avais annoncé que la fin du monde était imminente.

Moins treize degrés, hauteur soixante. Le meilleur rapport dans la configuration actuelle.

J'ai dû répéter les valeurs trois fois. Les servants semblaient rechigner à tirer contre leurs propres frères d'armes charrs. Il s'agissait d'un sacrifice logique et ils furent cependant forcés d'obéir. A peine les obus dans les airs, nous étions occuper à replier les mortiers encore brûlants. Il fallait s'éloigner au plus vite. Un repli stratégique dans un bâtiment en ruines sur la colline, parfait contre les assauts.
Les sifflements cessèrent derrière moi, et les explosions débutèrent. Je me demande encore si mes troupes ont compris qu'ils étaient tués par leur propre camp, en même temps que ceux de la légion de la Flamme, qu'ils retenaient pour nous. Cela me dérange un peu, tout de même. Je ne voudrais pas qu'ils soient morts en pensant que j'étais un incompétent incapable d'évaluer une zone à bombarder. Je n'aime pas que l'on pense que je suis idiot, ou que je fais des erreurs. Si je pouvais, je leur dirais :

Je l'ai fait exprès.
Krebius
Krebius

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Date d'inscription : 29/09/2013

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