Première Centurie du Khan-Ur
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[Recit] L'arbre et la came

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Message par Friilahr Mer 25 Sep - 16:53

Cette histoire ne peut pas être connue des personnages. Les principaux protagonistes n'en parlant jamais.

Il y a des histoires tragiques aux dénouements improbables dans toutes les familles, dans toutes les races, mais le penchant belligérant des Charrs en fait une cible toute particulière des affres du destin. Voici l'une de ces histoires.


I. L'ombre et l'acier

Dans les bas-fonds de la citadelle, le prisonnier, encadré par deux solides soldats, fut transporté du petit cagibi puant qui tenait lieu de geôle à une pièce aux murs d'acier sombre. La pièce au mur sombre sentait le vieux sang séché et corrompu d'avoir été trop longtemps exposé à l'air, et le fer rouillé. Une odeur d'huile tiède flottait derrière ces odeurs désagréables, son bouquet déclencha chez le prisonnier une vague de souvenirs, l’huile tiède qui lui rappela le seul lien entre sa liberté et la prison. Le prisonnier Charr fut enchainé sans douceur à une chaise d'acier.
Il était sale, et nu. Son pelage puait la vieille carcasse de marmox abandonnée par les loups depuis trop longtemps sur un talus. Il avait assez de parasites entre les poils pour en offrir un à chaque légionnaire, et à certains endroits les irritations et les morsures des parasites lui fessait tomber les poils. Malgré tout, il resta digne, autant que sa condition le lui permettait.

Dans un coin de la pièce, un feu brulait dans l'âtre, à contre-jour se dessinait la silhouette d’un Charr aux traits malingres, le feu jetait des éclats laiteux sur ses crocs bien trop blancs, ce qui contrastait avec son pelage d’un noir d’encre. Il sentait le propre, une odeur de savon, celui des douches collectives de la légion. Le prisonnier reçut un sceau d'eau sur le visage, de ses poils dégoulinèrent en longs filets d’une eau noircie par la poussière de la prison accumulé dans le pelage.

Le Charr malingre pris la parole :

« Vous savez pourquoi vous êtes là n'est-ce pas ? »
« Oui » répondit le prisonnier, d'un ton froid et détaché
« Parfait, ainsi nous savons tous les deux à quel point vous êtes un déchet, mais il y a une chose que moi je ne sais pas, pourquoi et comment est-ce arrivé? »
« Vous ne comprendriez pas, vous n'êtes pas assez subtil et astucieux. Enfin pas assez intelligent si vous préférez. » rétorqua le prisonnier dans un sarcasme.

La seule réponse du bourreau fut un coup de poing dans le ventre du soldat, qui épuisé par la prison perdit connaissance.

Son réveil fut le résultat d’un grand coup de pieds dans les côtes, tomber dans l’inconscience par la violence et revenir à la conscience par la violence, voilà bien le destin des Charrs. Presque une semaine qu’il subissait ce traitement, violence et torture, et il tenait le coup, la bouche cousue et le cœur éteint. Il fut ramené à la salle sombre, l’air était plus que jamais saturé de l’odeur de sang séché.

Une nouvelle séance de torture commença, une parmi tant d’autres. Le bourreau semblait ne rêver que de pouvoir arracher les membres du prisonnier un par un, mais quelque chose l’en empêchait. Il tira la chaise d’acier vers un large bac d’eau, et fit basculer le corps du captif en avant afin que sa tête soit plongée dans l’eau croupie. La cage thoracique écrasée entre l’acier de la chaise et le rebord du bac, de l’eau sale s’infiltrait dans les naseaux du Charr alors qu’il étouffait presque. L’eau aussi avait une odeur de sang, un sang puant et corrompu. Après de bien trop longues minutes, le bourreau ressorti la tête du Charr en faisant basculer la chaise en arrière. Puis laissant à peine le temps au prisonnier de reprendre son souffle il replongeât la tête du détenu dans le bac saumâtre. Ce manège dura presque une demi-heure, le Charr était épuisé. Le bourreau se pencha vers lui :

« On ne va pas jouer à ce petit jeu très longtemps tu sais, si tu ne veux rien dire on te coupera la langue pour que tu ne dises plus jamais rien et on te jettera dans le Fléau, où tu mourras dans la honte des faibles. »
Entrecoupé de toux, vomissant un peu d’eau croupie, le soldat répondit à son tortionnaire d’un air aigrie « Faites comme bon vous semble, la vie n’est qu’une partie émergeant d’un système plus complexe, les légions sont des outils qui servent l’avancé de la science, et vous n’avez pas le discernement nécessaire pour comprendre cela. Torturez-moi encore, vous pouvez même déguster mon cerveau. Peu importe ce que vous tenterez il faudrait des milliers d’années à votre lignée pour que seulement vous espériez comprendre mon geste. »

Une affreuse grimace défigura la face du bourreau, piqué au vif, il se saisit d’une barre d’acier et la leva bien au-dessus de sa tête. Le prisonnier leva les yeux vers le bourreau, les poils trempés collés entre eux lui donnaient une apparence pathétique, mais avec l’ironie du moment il sourit à la mort qui allait bientôt l’accueillir…

La lourde barre de fer heurta le crâne du prisonnier dans un craquement sinistre et une giclée de sang tiède qui sécherait rapidement sur le sol d’acier, ajoutant un peu de puanteur à la salle de torture. La fin annoncée de la courte vie d’un déchet pensa le bourreau.

« Assez Noirfléau. » La voix était puissante mais posée, dans l’encadrement de la porte se détachait la forme d’un Charr, portant un chapeau haut de forme apparu ; Les traits de son visage étaient masqués derrière le nuage de fumée qui s’échappait d’une pipe finement ciselée ; durant une seconde l’éclat d’un briquet laissa entrapercevoir un poil fauve et des yeux rouges sang, puis un nouveau nuage de fumée s’échappa de la pipe masquant à nouveau le nouveau venu.

A cette injonction le bourreau se retourna et posa un regard mauvais sur l’arrivant, il lança négligemment la barre de fer maculée de sang dans un coin de la pièce. Le choc de barre contre l’acier du sol résonna longtemps, pendant ce temps le bourreau et le nouveau venu se toisèrent, se jaugèrent. Le prisonnier lui baignait dans une mare de sang de plus en plus grande. Lorsque les derniers échos s’estompèrent le bourreau pris la parole :

« Légionnaire Fortegriffes, c’est rare de vous voir ici dans les geôles, quel mauvais vent vous amène. »
« C’est Centurion Fortegriffes maintenant, et ce qui m’amène devrait être une évidence »
« Vous ?! Un centurion ?! » S’esclaffa le bourreau « Nos belles valeurs se perdent on dirait »
« De votre part bourreau c’est immérité, vous qui vous dissimulez dans le sous-sol de la citadelle de peur d’être blessé en combat. Je connais des Charrs de six mois plus combatifs que vous »

« Bhaaa » répliqua le bourreau avec dédain « taisez-vous imbécile, tout centurion que vous êtes, vous n’êtes qu’un manipulateur ! Vous avez ruiné mon projet de canon, vous avez imposé votre huile alors que la mienne était mieux, et pourquoi ? Je suis sûr que vous ne savez même pas vous-même ce que vous cherchez, et maintenant vous venez dans mon antre avec vos airs suffisants. Si c’est pour m’imposer votre rhétorique minable vous pouvez aller vous faire voir chez les Skritts !»
« Vous pensez vraiment ce que vous dites quand vous avancez que je ne suis pas conscient de mes buts ? »
« Déjà par le passé vous et moi avons eu des désaccords, sur la place des femmes dans les légions par exemple, qu’une phalange de femelle ait retourné le combat contre la flamme ne fait pas d’elles toutes des combattantes. Elles doivent rester à la citadelle, elles sont là pour reproduire nos troupes pas pour aller agiter des épées en l’air en criant comme des hystériques. Vous auriez dû être avec moi quand nous avons demandé le refus de l’accès aux Farhars aux jeunes femelles, vous aviez promis de nous soutenir, mais au dernier moment vous avez retourné votre veste et vous nous avez fait passé pour des crétins ! Et ensuite… » le bourreau fixe le prisonnier baignant dans une mare de sang « Ensuite ça ?!! Ça, cette… chose… qui arrive pour m’humilier encore plus ! » le bourreau crache un glaire poisseux et verdâtre sur le corps ensanglanté à terre.
«Vous l’avez dit vous-même, c’est du passé tout ça Noirfléau, vous êtes et resterez un dément coincé dans le passé, et je ne viens pas discuter, je viens corriger une erreur qui dure depuis bien assez longtemps. »

Noirfléau n'eut pas le temps de réagir, en quelques secondes le Centurion fut au contact, le bourreau senti l'acier froid du silencieux contre son menton, il n'eut pas le temps de grogner que la balle avait traversé son crane de bas en haut, transperçant la boite crânienne de la mandibule inférieur à l'os pariétal et provoquant un petit geyser mixé de débris d'os, de matière grise et de sang. En dévissant le silencieux de son arme, le centurion s'adressa au cadavre du bourreau, allongé au sol sans vie, la bouche ouverte, la langue pendante et la cervelle à moitié liquéfié par l'onde de choc s'échappant de la blessure.

« Vous voyez Noirfléau, celui que vous torturez depuis une semaine est l'inventeur de cette petite merveille, un réducteur de bruit adaptable sur une majorité des armes de poing de la légion de fer, en tant que membre des cendres vous auriez dû apprécier ce genre de jouets, et dire que vous vouliez sa mort »
Le centurion, utilisant un mouchoir blanc pris une dague sur le cadavre du bourreau, puis après un rictus d'appréhension se poignarda l'épaule gauche. Dans une grimace de douleur il reposa la dague dans la main du cadavre. Il alerta alors la garde après avoir débloqué le verrou de la porte

« A moi la garde !! Au traître ! » Il s’assit contre le pied de la table d’acier, face à la porte, pressant sa main sur sa blessure, et attendit patiemment que les gardes arrivent en fermant les yeux.


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Message par Friilahr Lun 30 Sep - 20:11

II. Le repos du guerrier

« Centurion ?! »
« Oui Tirsubtil, vous avez quelque chose à me demander ?! »
« Pourquoi nous a-t-il trahis ? Je retourne le problème dans tous les sens mais je n’en comprends pas la raison »

Quelques jours s’étaient déroulés depuis qu’on avait retrouvé le Centurion blessé dans la prison, tout le monde avait accepté sa version sans la moindre question, il avait raconté qu’il était descendu aux geôles dans le but de mettre Noirfléau face à des faits prouvant sa trahison afin de l’appréhender au plus vite, mais une fois sur place Noirfléau avait tabassé un prisonnier à mort sans raisons apparente et avait tenté d’assassiner le Centurion en fourbe alors que celui-ci l’interrogeait. La blessure à l’épaule était grave, plus que prévu par le centurion lorsqu’il s’était poignardé, mais cela avait apporté de la crédibilité à son affaire et c’était tant mieux. C’est un bras en écharpe qu’il se tourna vers son aide de camp, et après un moment à le fixer en silence il prit la parole :

« Qu’est-ce qui peut pousser un Charr à trahir ? La même chose qui fait de lui un Charr Loyal. Notre monde est un équilibre instable, l’assiette au bout de la baguette qui tourne tant que le saltimbanque l’agite, mais s’il cesse, alors l’assiette tombe. S’il nous a trahis c’est qu’il était fidèle à quelqu’un d’autre, peut-être lui-même, peut-être la flamme, peut-être quelque chose que nous ne pouvons pas comprendre. Mais il n’était plus avec nous, donc il était contre nous, ainsi va la fatalité. »

L’aide de camp observa longuement son Centurion « Vous savez quelque chose Centurion, quelque chose d’important qui pourrait changer notre centurie. Pourquoi le garder pour vous ? C’est en rapport avec ce soldat que vous avez fait monter ici ? »

Le centurion fit pivoter son fauteuil et il fixa le lit sur lequel était allongé le prisonnier dont un bandage entourait l’intégralité du visage. Le centurion se leva et plaçant sa main valide dans son dos il approcha du lit. Spartiate il était constitué d'un simple matelas de crin peu épais sur un support métallique, auquel on a fixé une desserte couverte d’outils médicaux, scalpels, pinces. Dans un bassinet posé sur la desserte parmi les outils des morceaux d’os de la boite crânienne du prisonnier flottent mollement dans une eau rosie par le sang, quelques vis de titane traînaient encore à côté du bassinet. Le centurion pris une pince chromée de sa main valide et joua un peu avec, faisant refléter dans le brillant du chrome les quelques rayons de soleil traversant la lourde fumée noire de la citadelle noire.

« Il y a de bonnes raisons de torturer quelqu’un, il peut par exemple être un traître bien sûr, ou un simple ennemi qui pourrait avoir des informations, ou quelqu’un qu’on veut voir souffrir. » Le centurion laissa quelques minutes de pause, jouant toujours avec la pince et semblant méditer sur sa dernière phrase. Puis se retournant vers son aide de camp

«Mais dans ce cas-là c’était plus délicat. Ce prisonnier allongé là est jeune, promis à un bel avenir dans le fer, mais pourtant il a commis un acte qui aux yeux de beaucoup pourrait être vu comme un crime très grave. Cependant je ne suis personnellement pas de l’avis de ‘ces gens-là’.»
«Crime très grave ?” interrogea Tirsubtil, consultant le Centurion du regard “Comme massacrer sa troupe ? Faire perdre une bataille ?»

« Non Tirsubtil, quelque chose de vraiment ‘épouvantable’, un acte qui risquait de changer la face des Charrs »

Le centurion approcha d’un comptoir en cuivre sur lequel était posé une flasque en cristal de whisky sanguin et se servi un verre. Il porta le verre à ses babines et savoura le feu de l’alcool dans sa gorge, puis il reprit la parole.

« Toute cette histoire commence au Farhar, ou plutôt juste avant le Farhar, il y a une vingtaine d’années, lorsque j’étais encore légionnaire. Une jeune femelle des cendres a débarqué dans mon bureau et a déposé sur ma table la tête fraîchement tranchée d’un Charr du fer, qui n’était pas de ma troupe, mais qui travaillait sur certains projets avec nous. Je l’interrogeais du regard, voulant en savoir plus, mais elle posa aussi un encombrant sac de toile et un panier. Sans un mot elle recula et j’examinais ce qu’elle m’avait apporté là, un peu surpris.
La tête appartenait à celle d’un Charr au poil fauve, plutôt malin d’après mes souvenirs, et assez discrets, malgré tout son nom m’échappait complètement. J’essayais de comprendre pourquoi je me retrouvais avec sa tête tranchée et dégoulinant sur mon beau sous-main en cuir de Dolyack, mais je n'eus besoin de poser aucune autre question, la réponse vint d’elle même lorsque je mis mon nez dans le sac de toile. Il était plein de pierres jaunes brillantes de la taille d’un poing d’humain, j’en saisi une délicatement entre les griffes pour mieux l’examiner, mais mes craintes furent confirmé, il y avait là un sac plein de ‘Cœur de lave’, des bombes incendiaires magiques de la légion de la flamme particulièrement destructrices, et vu le volume du sac il y avait de quoi faire sauter un quartier entier de la citadelle.
Je posais mon regard sur le cœur de lave toujours entre mes griffes, puis sur la tête tranché, et finalement sur la guerrière, qui hocha lentement la tête d’un air accablé avant de regarder le bout de ses pieds. Je pu alors deviner ce que contenait le panier, troisième et dernier objet qu’elle avait posé sur la table. »


« Les testicules du Charr ? » tenta Tirsubtil
« Mais non imbécile, il contenait une toute petite boule de poil, un tout petit Charrton de quelques jours, à n’en pas douter leur fils. »
« Vous voulez dire que le prisonnier qu’on a sauvé là c’est le fils d’un Charr du fer qui nous a trahis pour la flamme et d’une Charr des cendres ?! Ça ne m’étonne pas que certains puissent vouloir sa mort. »

« En effet, mais ça n’était que l’introduction de mon histoire, il a bien deux sœurs plus jeunes de la même mère, mais il est le seul à être né de cette sordide affaire. Pourquoi cette jeune Charr des cendres est venu me voir moi alors que je ne la connaissais pas je n’ai jamais vraiment compris. Je l’ai bien revu depuis mais elle ne m’en a jamais reparlé de la raison de ce choix. Bref me voilà avec un Charrton sur les bras, j’ai fait ce qu’il était nécessaire je l’ai confié à un Primus de mes amis qui l’a pris dans son Farhar. J’ai cependant suivi sa croissance de temps à autre, brillant sur tout ce qui touchait aux sciences il avait de graves lacunes en ce qui concerne les arts de combat et relationnel avec les autres membres de la troupe. Assez facilement victimisé par sa condition d’orphelin il se refermait de plus en plus sur lui-même, voyant ses chances de rejoindre la troupe réduire comme peau de chagrin. Je ne sais pas ce qui me passait par la tête quand je décidais de lui donner des cours du soir. Au début très fermé et presque haineux envers moi il finit par s’ouvrir, pour l’amadouer je lui apportais des sujets d’étude auquel il n’avait pas accès au Farhar et il se jetait sur ces sujet passant nuits blanches sur nuits blanches, je travaillais aussi avec lui son relationnel, impossible de lui faire oublier le regard des autres et sa condition, mais comme un jeu je lui enseignais l’art de la politique. Mais le temps passe inéluctablement, et vint l’heure pour lui de quitter le Farhar. »

« Je pense comprendre pourquoi vous l’avez sauvé dans ce cas ! » s’exclama Tirsubtil, un index griffu en l’air

« Non Tirsubtil vous n’y êtes pas, pas encore, bien qu'évidement cette suite d'évènements que je viens de vous présenter va nous amener fatalement à la chute de mon histoire.
Le tout jeune soldat fut placé sous le commandement d’un légionnaire d’une autre cohorte, durant cette période je le perdis de vue. Il grandit dans son coin, développant ses qualités et essayant de gommer ses défauts pour l’honneur de sa légion. Malgré, ou grâce à la mauvaise éducation de politicien que je lui avais prodigué il s’intégra de mieux en mieux dans sa troupe et auprès de ses supérieurs hiérarchiques. Lorsqu’il eu une douzaine d’année il fut propulsé légionnaire suite à la demande expresse de son centurion. La véritable raison était que ce centurion cherchait lui-même du galon et qu’il tenter de promouvoir ses bons éléments. Cependant ce petit acte politique visant l’avancement d’un vieux centurion allait tout faire basculer. Ce fut progressif et comme tous les éboulements tout commença avec un petit caillou...»

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Message par Friilahr Jeu 3 Oct - 16:55

III. Science sans conscience

Le centurion s’accorda une nouvelle pose, examinant sa blessure à l’épaule. L'élixir H avait fait son effet, et la cicatrisation était déjà en cours. Il prit ensuite un nouveau verre de whisky, immergea dans le liquide ambré deux petits cubes de glace et en profita pour picorer quelques morceaux de lards grillés. Il reprit ensuite le fil de son histoire

« A présent légionnaire sa mission était de former une nouvelle troupe, après une rapide consultation des archives et des dossiers il jeta son dévolu sur deux troupes qui avaient vécues chacune à leur manière un cuisant échec afin de les réunir, et il eut rapidement huit soldats sous ses ordres. Le nom de ces soldats n’est pas très important pour la suite de l’histoire, si ça n’est celui d’une petite tireuse d’élite du nom de Kalla Percecuivre.

Juste avant de devoir former sa troupe le futur légionnaire, alors encore soldat, passait des jours et des nuits dans son atelier à faire des recherches, dont personne apparemment ne connaissait la nature. Le début de sa nomination en tant que légionnaire ne fut pas franchement différent, il ne sortait que pour s’occuper de sa troupe lorsqu’il sentait que c’était absolument nécessaire, et encore dans les grandes lignes. Les soldats de la troupe étaient méfiants envers lui, il n’avait ni leur confiance ni leur sympathie. Et puis Percecuivre décida de prendre les devants, je ne saurais expliquer plus en détail mais le comportement du légionnaire changea au contact de la Charr, ils semblaient s’apprécier, il faut dire que la petite Charr était brillante. Les missions s’enchaînaient et les succès aussi, la troupe fini par accepter leur légionnaire en tant que chef légitime.

Apparemment, le légionnaire avait trouvé un cadre de vie idéal, une amourette, une troupe douée qui fait confiance en son légionnaire. Mais ce légionnaire est dévoré par un besoin, insatiable, peut-être à cause de son enfance, ou alors simplement parce que c’est sa nature.
Quelques années passaient, Percecuivre et lui s’entendaient à merveille et quand ils n’étaient pas sur le terrain avec la troupe ils passaient des heures tous les deux dans leur laboratoire. C’est à ce moment que Percecuivre lui annonça une nouvelle, ils allaient avoir des Charrtons, il semblerait que la nature ait fait son œuvre, comme ça arrive à cet âge-là

C’est à ce moment que le légionnaire vint reprendre contact avec moi, enjoué et euphorique il m’annonça qu’il allait être père, et me demanda que je choisisse le meilleur Primus pour ses enfants à venir, car me dit-il ‘ils allaient être exceptionnels’.

A quelques jours du terme, alors qu’elle allait mettre bas, tout a basculé, tout d’abord elle a eu des nausées, et des douleurs abdominales et musculaires des crampes. Des paralysies de certaines parties du corps. Et puis petit à petit il est devenu de plus en plus difficile de l’approcher, elle redevenait comme sauvage, instinctive. Seul le légionnaire pouvait encore l’approcher, il avait l’air inquiet en apparence, mais dans ses yeux j’ai vu briller une lumière que je connaissais bien chez lui, la flamme de la connaissance, il appartenait, il comprenait. Sur le coup je n’ai pas saisis.
La situation de Percecuivre se dégradait de jours en jours, on dû l’attacher à son lit, le légionnaire la veillait, toujours avec cet air à la fois mortifié et fasciné. Un matin où je passais prendre des nouvelles je la retrouvais calme, absolument détendue, la truffe sèche, les yeux vitreux, le légionnaire dormait sur une chaise à côté d’elle, elle me dit signe d’approcher. Et vous avez avoir enfin Tirsubtil la réponse à vos questions. »


Les oreilles de Tirsubtil se redressèrent une seconde, il était absorbé par l’histoire depuis le début et l’annonce du dénouement lui fit inconsciemment agiter la queue. « Je suis à votre botte Centurion ! »

Fortegriffes repris son histoire. « Je m’approchais donc d’elle et en me fixant de ses yeux vitreux elle prononça un mot, un seul : ‘sécurité’, puis elle tourna la tête vers le légionnaire endormi et elle ferma les yeux. Quelques jours plus tard on la déclarait morte, cependant il fut décidé de tenter de sauver ses chartons. Le légionnaire tint à être là pendant l’opération, par solidarité et aussi par curiosité je vins à ses côtés. Un officier médical pris en charge l’affaire, il incisa le ventre afin d’extraire les chartons, mais à peine eu-t-il plongé sa main pour en sortir un qu’il hurla de douleur, en remontant sa main je pu observer accroché au doigt de l’officier médical une petit boule de poil, un charton parfaitement formé, comme il l’aurait dû être deux semaines après le terme, doté de griffes et de dents parfaitement formées avec lesquelles il labourait la main du médecin. Avec plus de précaution il sorti trois autres Charrtons tout aussi bien formés et dans une forme extraordinaire. Concernant Percecuivre la sentence de l’officier médical tomba comme un couperet : la cause de la mort de Percecuivre était d’avoir eu le corps lacéré de l’intérieur par ses propres enfants. Contre toute attente le légionnaire laissa exploser sa joie, il aurait dû être accablé mais cette nouvelle le ravi. Il quitta la salle de soin, heureux comme s’il venait d’être nommé tribun en criant à qui voulait l’entendre : 'Ils sont parfaits ! Ils sont parfaits!'...

Je ne savais pas comment réagir, car je venais de comprendre le fond de l’affaire : il avait effectué des expériences sur Percecuivre, la Charr qui portait ses petits, élixirs, machines il avait du tout lui faire subir dans un seul but, pour une seule cause, la quête d’une perfection qui n’existait que dans son esprit fou. Je me souvins alors de ces autres soldats avec qui il travaillait, et qui se plaignaient parfois de ne pas se souvenir de la nuit et de ne pas être capable d’expliquer la présence de telle ou telle nouvelle cicatrice. Le légionnaire expérimentait sur d’autres Charr ! Ca risquait de mal tourner.
Et puis l’histoire fini par être dévoilée, petit à petit, jusqu’aux oreilles de Noirfléau, l’ancien Primus de Percecuivre. Ho il ne l’aimait pas trop quand elle était dans son Farhar, de toute façon il n’aimait pas trop les femelles, mais l’occasion de profiter de cette histoire pour m’atteindre était trop belle, enfin je présume.
Ensuite les choses se sont précipités, Noirfléau a fait jouer ses contacts, je réussi à coincer le légionnaire et il m’exposa son point de vue. Il voulait que ses enfants soient des Charrs parfait, il avait modifié leur corps directement durant leur croissance dans le corps de leur mère afin qu’il soit prêt dès la sortie, qu’ils soient d’une intelligence fine et instinctifs à la fois. Le lui demandais si Percecuivre était au courant et il me répondit simplement : Nous sommes le progrès.

Quand les gardes inflexibles virent pour le capturer je pris la décision de l’aider à s’en sortir, car sous les apparences je pense que ce qu’il a fait est juste et l’acte bien plus complexe qu’on ne veut le croire. »

« La suite vous la connaissez, j’allais plaider sa causer, et Noirfléau trahi notre légion par vengeance en essayant d’abattre ce soldat sans qu’il ait le droit à un jugement, il a outrepassé son rang et son rôle pour des sentiments en essayant de tuer le légionnaire. Du coup j’ai dû intervenir et ça a mal tourné, il m’a blessé avec sa dague bien décidé à prendre ma vie, j’ai riposté. Puis j’ai fait amener le légionnaire ici et je l’ai soigné comme j’ai pu, je ne sais pas si j’ai réussi à le sauver, seul le temps nous le dira. »
« Centurion, vous avez sauvé un fou criminel en tuant un fou revanchard, est-ce mieux ? Et qu’est-ce que ça fait de vous ?! »
« Ca fait de moi un membre de la légion de Fer, ça fait de moi un Charr. Comprenez-vous Tirsubtil ? Je l’ai sauvé parce qu’il est un instrument de la Science, il est un rouage de la grande machine de l’évolution. Nous devons améliorer notre race, nous devons aller de l’avant. Son idéal et ses méthodes ne plaisent peut-être pas, mais seul le résultat compte. Certaines races survivent dans un dernier sursaut à leur longue décadence et rêvent d’entrainer le monde dans leur chute, d’autres races ont émergées et ont les dents longues, les humains trichent avec leurs dieux, les Asuras avancent plus vite que les autres via leur technomagie. Si on ne veut pas finir écrasés sous la botte d’une autre race, nous aussi nous devons utiliser les outils qui sont sous notre main, et ce légionnaire-là est un outil, comme moi-même j’en suis un entre les mains des légions. Nous devons le faire pour les Charrs, Pour notre nation, car nous sommes les Hautes Légions »

Main sur le cœur et tête haute le centurion fini son laïus avec ferveur avant de reposer son regard sur son aide de camp, apparemment convaincu du bien-fondé de l’action ; Après un moment de silence Tirsubtil repris enfin parole :
« Nous devons tout faire pour qu’il vive alors Centurion, un outil brisé est inutile. »


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Message par Friilahr Lun 7 Oct - 16:54

IV. Eveil


Le légionnaire blessé est assis sur le bord du lit de fortune dans le bureau du centurion transformé en véritable hôpital de fortune. Des tablettes d’acier à roulette couverts d’outils, une armoire pleine de flacons divers et variés. Le légionnaire est encore relié à un flacon de verre plein d’un liquide verdâtre par une perfusion dans le bras. La tête enserrée dans des bandages qui furent blancs mais qui sont à présent souillé de sang et d’autres humeurs produire par son corps.
Fortegriffe, les bras croisés dans le dos fixe le légionnaire et s’entretient avec lui.

« Une partie de votre boite crânienne était en miette, le coup de barre à mine à toucher votre cortex mais les séquelles ne devraient ni  toucher les centres cognitifs ni la mémoire. C’est la bonne nouvelle. Nous avons dû remplacer une partie de vos os par du titane, par contre vous avez presque perdu un œil, j’espère que Tirsubtil a pu vous le sauver mais seul le temps nous le dira. Vous aurez peut-être d’autres problèmes secondaires comme des soucis d’élocution, quelques séquelles niveau équilibre, mais ça devrait se remettre tout seul dans le meilleur des cas, le choc et l’anémie ont causé un grand stress à votre corps tout entier, et ces huit semaines d’hospitalisations n’ont pas été d’une grande aide. Vous aurez donc besoin de repos ! »
Le légionnaire hocha très lentement sa tête, le mouvement un peu entravé par les bandages. Le centurion repris alors son allocution
« J’ai fait vider votre laboratoire avant que des pattes indélicates ne mettent la main sur votre précieux travail, mais j’ai pris la liberté de consulter vos notes. Vous ne m’en voudrez pas ? Je me suis dit que ce que nous avons vécu ensemble ajouté au fait que vous sauvez la vie me donnait le droit d’en savoir un peu plus sur votre véritable vous. C’est brillant, un peu effrayant parfois mais scientifiquement la méthodologie est bonne. Injection in utéro d’hormone de croissance, d’amphétamines, injection à la mère de diverses drogues afin de pousser son corps à faire le sacrifice de sa santé au profit de sa progéniture. Et je ne parle même pas de votre projet, abouti ou non je n’ai pas réussi à le deviner, d’utiliser un agent infectieux pour modifier le patrimoine des chartons alors qu’ils ne sont pas encore formées. Influence à divers rayonnements, dose de magies. Reprogrammation comportementale, hypnose, vous avez touché un peu à tout…. Tout ça malheureusement a eu des effets secondaires sur la mère, comme sur les autres cobayes sur qui vous avez testez toutes vos potions inattendues d’ailleurs la plupart ne sont plus que des loques inutiles qui trainent dans le canton des gladiums, du moins pour ceux qui n’ont pas totalement perdu leur tête ou l’intégrité de leur corps. Pourtant j’en viens à me dire que Percecuivre était au courant de tout ça, voir même qu’elle cautionnait, elle a passé trop de temps avec vous pour ne pas en être consciente, mais j’imagine bien que je n’aurais jamais de réponse franche à cette question.

J’ai aussi vu vos autres recherches, il y a des bonnes idées, et des moins bonnes. Mais je pense savoir quoi faire de vous. Vous devez pouvoir continuer vos recherches, toutes vos recherches, pour ça j’ai une idée. Que pensez-vous de l’éducation des Charrtons ?! N’est-ce pas un terreau fertile ? Non ne répondez pas je pense qu’il est nécessaire que vous puissiez travailler avec le fruit de vos études directement… Primus »



Fortegriffes prononça le dernier mot avec un grand sourire et un peu de fierté, le légionnaire se contenta d’hocher la tête, encore un peu sonné par les antidouleurs.

« Sur votre portée seuls trois chartons ont survécus, ils seront tous les trois attribués à votre Farhar. Je sais que vous saurez utiliser vos… connaissances à bon escient. Qu’en pensez-vous ?! »
Le légionnaire fixa le centurion de son œil valide, sans un mot, durant une éternité. Puis il entrouvrit les babines et se contenta de dire :

« Fuperbe ! »


- nouveau chapitre,
- chapitre III corrigé et légèrement modifié
- a faire : epilogue
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Message par Friilahr Mar 8 Oct - 16:55

Épilogue

Moi, centurion Fabrikus Fortegriffe, apporte mon soutient au légionnaire Friilahr Mortepluie dans sa demande d’accéder au rang de Primus de Farhar. Ses conditions physiques ne lui permettent pas de retourner au front suite à une mauvaise blessure. Sa troupe sera réaffectée à un autre légionnaire. Cependant ses capacités et ses connaissances feront de lui, malgré son jeune age, un très bon Primus pour le Farhar ''Magnétite'' de la citadelle noire.

Tribun Ivrenain, veuillez prendre en compte mon soutient,


Pour la légion de fer,

Fabrikus Fortegriffes, Centurion au sein de la seconde Cohorte du Fer


La lettre fut envoyée au tribun Ivrenain, et peu de temps après Mortepluie fut promu Primus du Farhar "Magnétite", dans la citadelle noire. A sa troupe, Fortegriffes expliqua que le légionnaire avait été blessé alors que tous deux travaillaient sur un prototype de canon, personne n'osa approfondir plus la question, et ils furent pris en charge par un autre légionnaire. L'aide de camp Tirsubtil eu peu de temps après un accident en cours de mission, et il perdit l'usage des deux jambes et en grande partie la mémoire. Malgré tout, le centurion le conserva à ses cotés. Un an plus tard, une complication entraîna l'ancien aide de camp dans la mort après des nuits de souffrance.

Cette histoire semble terminée, mais elle fut le déclencheur de bien d'autres événements.


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Message par Friilahr Sam 14 Déc - 15:24

Cette histoire semble terminée, mais elle fut le déclencheur de bien d'autres événements.


[cliquez sur le lien pour la suite de l'histoire]
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