Première Centurie du Khan-Ur
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[Récit] Hivers et Renouveaux.

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Message par Khadgar Bloodthorn Sam 4 Jan - 19:45

[NB : Comme je suis un immonde perfectionniste, il pourra m'arriver que je modifie plusieurs passages de ce bg. Les modifications en seront tenus dans des post séparés, non rp bien sûr. Par ailleurs, si des fautes vous piquent les yeux, vous pouvez les signaler pour que je les corrige. J'peux pas toutes les voire, j'ai des yeux miteux.
Mauvaise lecture.  Very Happy ]



~~Prélude~~
Le soleil se levait doucement au-dessus de la Citadelle. C'était sa première journée au Farhar.

Ses parents l'avaient placé dans la Sanglante. S'ils avaient su... Il semblait comme les autres, avec juste la particularité d'avoir des pupilles ovales, très rétractés. Et le fait qu'il était assez timide, plutôt solitaire, aussi. Ça ne tardera pas à lui valoir des railleries de la part des membres de sa troupe du nom de Colère, et même de son Primus, quelques fois. On lui a notamment reproché le fait de ne pas être assez hargneux, mais personne n'y a fait attention à cet instant, sûrement parce qu'il était, et est toujours d'une docilité exemplaire, quand il le faut. Mais tous l'étaient aussi au bout d'un moment. Juste un Charr qui met un peu plus de temps à grandir, peut-être...

Les journées s'enchaînaient, devenues maintenant qu'une simple routine. Comme les remarques.

Puis il en est sorti. Et vint la première mission. Une chose pourtant toute simple, une élimination de quelques dorés, dont la majeure partie du boulot ayant déjà été faite, dans les plaines d'Ashford. Çà enchantait ses compagnons. Mais pas lui. Ce qu'on reprochait encore à Anrak, c'était de ne pas avoir assez soif de sang. Pas assez de hargne. Un comble pour un Sanglant. Et un charr dont le nom est Angerfist, aussi. Il traînait donc ce jour-là, ses compagnons cavalant bien en avant. Il faisait déjà nuit...
~

I. Envolé.




Il était loin maintenant, et presque seul. En hauteur. Un coup sur la tête l'a assommé. Presque seul, car un Charr se tenait devant lui, entièrement noir, soit par ses vêtements, ou juste par la nuit... avec la pointe d'une dague sous la gorge du Sanglant. Ce qu'il aurait pu être à cet instant.
«Ferme ta gueule et obéis» qu'il entendit. Ce qu'il fit. De toutes façons, la tête encore un peu dans les vapes, il n'aurait rien pu faire.

Il sentait qu'il ne portait plus du fer sur lui, mais du cuir. Et il ne savait pas où il était. Oh, si. Toujours a Ashford. Probablement. Les odeurs étaient les mêmes, plus tôt.

Le charr qui le tenait en otage lui mit un voile opaque sur les yeux. Ils partirent, ensuite.

Ils marchèrent un moment, avec beaucoup de discrétion, et Anrak reconnu vaguement la Citadelle en marchant sur le fer. Puis il n'arriva plus à se situer. Il se sentait ailleurs... Il était vraiment ailleurs : d'abord un air marin, puis une sorte d'air champêtre. Un parfum fleuri, boisé. Mais toujours le silence. Il faisait nuit en même temps. Une prairie ? Une plaine ? En fait, les criquets rompaient le silence. Mais c'était tout. Ils s'arrêtèrent dans ce cadre-là.

Anrak ne voyait toujours rien. Il entendit une porte s'ouvrir, grinçant un peu, puis on lui enleva ce qui lui cachait la vue, mais on lui lia les pattes juste après. Le Soleil n'était pas là, la Lune non plus, mais quelqu'un d'autre était là, devant lui. Un Charr, aussi. Et visiblement... rien sur lui, à part les poils. On poussa Anrak dans la demeure dont il n'a pas eu beaucoup de temps pour l'apprécier. De l'argent passa entre les pattes des Charrs, le kidnappeur s'en allant après. La porte se referma, l'édifice avalant ceux qui étaient encore là, plongeant Anrak dans l'angoisse.


Dernière édition par Khadgar Bloodthorn le Ven 17 Jan - 15:14, édité 1 fois

Khadgar Bloodthorn

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Message par Khadgar Bloodthorn Sam 4 Jan - 19:46


II. Nuit prolongée

Anrak paniquait au fond de lui, et rien ne s'arrangea. Il vit son désormais éleveur, profitant du court moment où la pièce était allumée. Il était grand, mince, les yeux livides, un espèce de regard qui semblait voir à travers Anrak. Il avait le teint blême, bien que ses poils portaient la même couleur que le sable. Pour ce qui était de la pièce, ce n'était qu'un simple couloir. Un simple couloir décoré de tableaux simples, représentant de simples paysages. Style marbre simple. Il était armé de deux lames soufflant du givre, lui aussi, et s'en servit pour lui déchirer ses vêtements. Il s'approcha d'Anrak, et lui murmura dans les oreilles. Sa voix était froide. Et Anrak gelait.
«Tu es à moi maintenant. Tu m'appartiens. Et tu feras tout ce que je dis. Et ne cris pas aussi. Ou sinon...»
Le dominant glissa une lame sous le cou du dominé et frotta un peu, Anrak gémissait déjà. Il sentait son sang se solidifier. Le prédateur eu un sourire carnassier, quasiment malsain.

J'aimais bien ses gémissements. Il avait probablement un truc spécial, et je l'ai éventuellement déjà senti à ce moment-là.




Anrak hocha la tête, resta silencieux. On l'empoigna par le bras, on éteignit la lumière et on le descendit dans une sorte de cave. Ça sentait l'humidité, le renfermé, un mélange de diverses substances suspicieuses. Une lumière qui semblait mourir s'alluma. Des tables avec des outils étaient flanquées contre un mur nu. D'autres supports s'adossaient aux murs, des chaines, des menottes, un fouet clouté, diverses lames, des pansements, du tissu traînaient. Certains de ces tissus ou de ces outils avaient déjà été utilisés, de la rouille et du sang séché avaient laissé leurs empreintes. Aucune fenêtre. Une trappe quelque part, au sol. Il y avait des attaches contre un de ces murs, et Anrak fut planté dessus. L'attaché avait envie de faire une crise cardiaque. C'était froid. Très froid. Très inconfortable. Très mortifère. Encore une fois, celui qui avait le pouvoir sourit vicieusement. Il prit ses affaires aussi, et posa ses armes. La lumière agonisait.
«Miaule pour moi» qu'Anrak entendit.
Et c'est ce qu'il fit quand il prit des coups de clous. Les coups étaient francs, très forts, même si un sanglant pouvait faire bien plus mal avec les mêmes ustensiles. Il pleurait, un peu, puis de plus en plus. Aux coups de clous s'enchaînait l'introduction d'une grande aiguille sous la peau de sa poitrine.
La même voix lui parvint : «Miaule. Encore. Plus.»
Le torturé obéit. Il prit des coups de latte, dans les pattes, même dans ses perles, ce qui le fit couiner instantanément et provoqua un large sourire tout pleins de crocs chez celui qui s'amusait. S'ensuivirent des coups de fouets, plusieurs fois encore. Ca continuait, une alternance de beignes avec des accessoires de cuir, et de coupures avec des instruments tranchants. Un long moment. Une éternité ? Il s'endormit.
Il rouvrit les yeux. La lumière était morte. Noir. Nuit. Panique. Angoisse. Terreur. Mais son tortionnaire était toujours là, reconnaissable à l'odeur. Il murmurait quelque chose.
«Souffrance»
Puis Anrak souffrit. Atrocement. Plus que les coups. Plus que les lames. Plus les plaies, qui commençaient à s’infecter un peu. Comme si on lui perçait le crâne, les pattes, le torse, tout, en même temps. Le nuit prit des couleurs différentes. Toutes. Il respirait mal. Il se sentait fondre... ou congelé ? Silence. Grésillements. Silence. Cris. Silence. Hurlements. Les murs se tordaient. Pas que les murs, tout semblait être déchiré. Son coeur semblait vouloir sortir de lui. Il ouvrit la gueule, grand, très grand. Mais cela ne dura pas longtemps. Les paroles qu'il a entendu auparavant lui revenaient.

«Ou sinon...»

«Ne t'arrêtes pas de miauler. Couine. Gémis.»
Anrak ferma d'abord sa gueule un long moment. Puis il fit ce qu'il lui a été ordonné. A contrecœur. Il entendit un rire, cruel.
Le sablé s'arma de ses lames magiques. Il s'en servit pour trancher pas trop profondément à quelques endroits la chair du malheureux. C'est à dire au cou, puis à la poitrine, puis aux pattes, au bassin, aux jambes et enfin, les pattes postérieures. Il sentait à chaque fois la morsure du givre le dévorer. Illusion ou réalité ? Son sang se cristallisait. Peut-être.
A nouveau, il entendit encore. «Souffrances». Douleurs différentes. Jamais les mêmes. Mais toujours aussi fortes. Son esprit pliait, se déformait, confondait imaginaire et réel. Il s'entendait, peut-être. Peut-être devenait-il devenait fou.
Les voix sont-elles toujours là ? Du bruit ? Toujours du Bruit ? Silence ? Ils existent ? Qui existe ? Qui je suis ? Où ? Le temps ? Quel temps ? Avant... après ? Quelles questions  ? ... Lumières ? Rouge ? Blanc ? Vert ? Noir... ? Quelles lumières ? Quelle obscurité ? Odeur ? Renfermé... ? Naturel ? Chaud ? Froid ?
Anrak couinait toujours pour son maître en se posant ces questions.
«Stupeur.»
Il se sentait soudainement un peu ailleurs, comme sonné. Il ne se posait plus de questions. On le détacha. Il se sentait un peu moins froid. Il pouvait bouger. Mais il ne le fit pas, ou il ne pouvait pas. Le prédateur attrapa sa proie, la plaqua au sol. Ce qui s'ensuit ne sera pas raconté ici.

Chaleur ?

Quand ce fut fini, le chasseur planta ses crocs acérés dans le flanc de sa proie un moment. Du sang s'écoulait de la plaie faite par la morsure, toujours couverte par la gueule du prédateur qui s'abreuvait du sang de sa victime.

Pas mauvais.

Khadgar Bloodthorn

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Message par Khadgar Bloodthorn Ven 17 Jan - 14:56

III. Servitude
Il se réveilla au même endroit, attaché aux quatre pattes. Sans lumière, toujours. Étrangement, il ne se sentait pas fatigué. Son bourreau revint, mais il ne remarqua que lorsqu’il ressuscita la lumière. Juste un peu. Juste assez qu'Anrak remarqua qu'ils ne portait pas de traces de blessures. La marque des crocs avait disparu. Il avait juste un peu mal au derrière... Les deux se fixèrent un moment.
Anxiété. Peur. Terreur. Angoisse. Fuir ?

La peur se lisait sur son visage comme un livre grand ouvert. Mais j'y étais habitué,à voir de la peur. Ses yeux avaient perdu leur éclat. Il comprit peut-être.


Le prisonnier fût libéré des ses chaînes. Celui qui le libéra lui chuchota froidement aux oreilles, avec un rictus qui l'angoissa encore plus. Les yeux de ce même Charr étaient toujours éteins.
«Tu as passé une bonne nuit ma chienne ?». Il hocha la tête.
«Miaule.» Il miaula.
«Ronronne.» Il ronronna.
Une baffe lui parvint droit dans sa gueule. Celui qui lança le coup ricanait toujours.
«Gémis». Anrak gémit. Le kidnappeur ajouta : «Plus fort», ce qu'Anrak s'empressa de faire. Il recommença plusieurs fois.

J'aurai pu essayer de le tuer. Je n'étais pas attaché. Mais je ne l'ai pas fait. J'avais peur. Et je le sentais trop puissant.

Anrak fût dirigé dans la cuisine, en passant par le couloir. Une vaste pièce. Une belle cuisine. Décoration bois et pierre. Peu de fer. La réserve était bien garnie. Ca ne devait pas manquer d'ustensiles non plus. Anrak se fit traîner jusqu'aux fourneaux. Il entendit de nouveaux ordres.
«Tu prends la viande, là, et puis tu la mets dans le four. C'est du moa rose». Il indiqua à Anrak un placard, où des morceaux de viandes étaient stockés dans des sortes de sac. Il en prit un, sortit la viande blanche. Ca sentait le sel.. Il posa ça sur une table plus loin. On lui donna un couteau, et on lui ordonna de couper une partie de la viande. Il s'éxecuta, assez maladroitement et mit la viande dans le four.
«20 minutes à feu doux.»
Le verbe fut exécuté et 20 minutes passèrent. Pas un mot entre les deux Charrs. Anrak a eu l'ordre de rester devant le four, et de regarder tout sauf son éleveur. Un grand silence. Et quand le temps fut venu...
«Sors la viande. Elle doit être encore un peu rosée. Ca veut dire que c'est encore rouge au coeur. Anrak chercha un plat pour la poser sur la table et vérifia l'état de la viande.
-Elle l'est».
C'était rare que l'esclave parlait pendant cette période. Mais il ne reçut pas de coups. La viande cuite passa dans une poele.
«Maintenant tu prends ça, c'est un oeuf. il montra l'oeuf. Tu le casses comme ça...» L'éleveur cassa un oeuf, et Anrak fit de même. Il reçut une toute petite caresse sur le haut de la tête. Il fut gratifié d'un «C'est bien...».
«Et maintenant tu verses un peu d'eau là dedans. Avec le jus qu'il y avait dans plat.»
C'est ce que fit Anrak. Son dominateur sortit des couverts, et une assiette, et se mit à table. Il commanda à Anrak de s'assoir. Il rechigna, mais pas trop longtemps ; a peine les premiers mots de la gueule du magicien furent prononcés qu'Anrak était déjà par terre. Le Charr couché à terre fixait l'autre qui se rassasiait avec envie. Il n’eut droit qu'à quelques restes et des sortes de croquettes infâmes. Ensuite, on lui colla un balais et une serpillère dans les pattes. Il dû tout nettoyer, toute la cuisine.  Puis il se fit descendre dans la cave à nouveau, et attaché.

...
Noir complet.
...

Quelques heures après, la lumière s'alluma. Un peu. Anrak ne s'était pas endormi, et il guettait maintenant son maître qui avançait vers lui. La même chose que la veille arriva. De nouveaux cris, de nouvelles douleurs, de nouvelles terreurs, de nouveau brisé.
Puis il s'assoupit. Encore emporté par des vision proches de cauchemars.
...
La même nuit, même schéma. Inutile de préciser qu'Anrak ne s'habituait pas et ne pouvait s'habituer à la douleur.

...

Le très vieux Charr amenait Anrak dans d'autres pièces aussi. Le salon, par exemple. Un beau salon.  
En grès rose, et gris par endroits. Quelques parties de murs en brique. Beaucoup de tableaux, à nouveau. Des natures mortes, des paysages de presque toute la Tyrie. Des Portraits de Charr. Des vases de différentes contrées, des ornements. Une grande bibliothèque. Non, deux. Trois. Et il devait passer le chiffon entre tous ces livres. Balayer cette immense pièce. Il y avait une cheminée, où des canapés feutrés en cuir rouge étaient posés. Beaucoup de plantes aussi. Il aimait les plantes. Quelques roses, des aubépines, de la lavande, des camélias... Des petits cerisiers en fleurs par endroits, des plantes grimpantes sur certains murs. Le feu ronflait. Cette pièce tranchait avec le froid de la cave. Une chaleur agréable y régnait. De plus, de grandes fenêtres laissaient la lumière rayonner dans la salle lors des belles journées de printemps, même tard l'après-midi. En effet, lors de la période hivernal et printanière, il nettoyait tard dans la journée ce salon.
Une fois, Anrak prit un livre qui traînait dans une bibliothèque. Une couverture sans illustration, rose. Il eut juste le temps de lire le titre,  "Blanche-Charr et les sept queues", qu'il était la cible d'un mantra de souffrance, lâchant le livre et le remettant à sa place. Il n’essaya qu'une poignée de fois, car il se faisait choper à chaque fois. Deux, trois, tout au plus ; car le vieux Charr était dans la pièce, allongé sur le canapé, devant la cheminée où le feu restait tranquille. Il a pu lire les titres de bouquins comme "Le Petit capuchon rose" et "Le Charr aux balles dormantes".

Ce fut la routine, pendant un premier temps. Une torture et un ou des viol(s) le matin, un repas qu'il devait apprendre à midi, un autre viol, torture inclue, ou plusieurs, un autre repas le soir pour son supérieur, et encore d'autres rapports forcés. Il n'y avait pas d'heure fixe pour ça en fait. Des tâches de balayage et de récurage après le sexe. Ou avant. Et après les repas. Ou avant aussi.

Khadgar Bloodthorn

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Message par Khadgar Bloodthorn Ven 17 Jan - 23:55

IV. Dernier recours.
Mais il rechignait. Comme les autres. Je m'étais trompé. Encore. Il ne tarderait pas à partir. Un an, au plus tard. Il sera bientôt prêt.

Je ne voulais pas mourir. Je ne voulais pas. Pas du tout. Il faut tout faire. Tout essayer. Rester en vie.
Lui plaire.


Un matin comme les autres. Le même rituel. La même lueur mourante. Les mêmes chaînes glacées. Presque un tombeau gelé.
A une différence près.
Anrak n'attendit pas qu'on lui somme de gémir. Il le fit de lui-même. Plus fort. Plus vrai. Se forcer à aimer.
Espérer.

Je n'avais plus rien à dire pour qu'il me fasse plaisir. Le fleuve de ses larmes s'écoula sans remous. J'ai cru à une résignation. Un océan de désolation.
Il n'en n'était rien. Il aimait. Il esseyait d'aimer.

Couine. Couine plus fort. Il aime ça quand je couine ! Oui, miaule, miaule plus fort ! Encore ! Encore une fois ! Un peu plus ! Gémis ! Montre-lui comme tu aimes souffrir ! Ronronne ! Ronronne plus ! Comme un minou bien éduqué ! Montre à ton maître que tu aimes son attention ! Montre.. montre.. comme tu souffres...
Aimer souffrir...
Aimer...
L'aimer...


Le soleil était doux dehors, même si Anrak ne pouvait pas le voir. Les oiseaux aussi. Le printemps s'installait doucement. Une douce chaleur circulait dehors.
Mais elle n'entra pas encore. Elle attendra.
Anrak montra qu'il aimait se faire savatter physiquement, cette-fois là. Il fit de gros efforts, au moins. Toutefois...
«Souffrances. Tourments. Douleur.»

Il n'arrivait toujours pas à se faire à ça. Ça faisait mal. Vraiment mal. Comme toujours, insoutenable. L'envie de se fracasser la tête contre les murs resta. Comme les fois précédentes. Mais il se força. Il y essaya d'y trouver du plaisir.
Il n'en a jamais trouvé.

Pourquoi je force ? Pourquoi je meurs pas ? Je veux mourir ? Ca fait mal... trop mal... ? Je suis... qui ? Quoi ? C'est toujours... les mêmes chaînes ? Le même froid ? J'ai râté l’œuf de ce matin ? Je l'ai foiré ? Trop cuit ? Trop brouillé ? Ou alors il fallait faire de l'omellette ? Odeur... d'oeufs ? Blanc...Blanc.. Neige ? Je... n'ai jamais vu la neige... Ou... Blanc... la même chose... que... chaque nuit... Non... Arrête ça... Fais-moi mourir... je veux mourir... stooop...stoooop... je gèle... gèle... je n'espère plus... du tout...


Son esprit était encore une fois de plus torturé. Il se fragmentait. Morceau par morceau. Fragile. Il n'en avait plus rien à faire que l'on frappe sa pauvre carcasse. Il voulait juste retrouver un peu de paix.

Le même forçage recommença plusieurs journée. Jusqu'où moment où Anrak ne se forçait plus. Il était vraiment devenu sadomasochiste.

Je ne le jetterai pas comme les autres au final. Qui a cru que même dans la plus noire des nuits un éclat de lumière pouvait naître ?
Je ne pouvait pas laisser le cristal se perdre. Il était trop beau.

Et peut-être...peut-être qu'en étant trop dur avec les autres... j'en ai perdu...
J'ai peut-être fait une faute. Il est temps que je montre à cette étoile tombée du ciel la voie pour retrouver les cieux. Qu'elle éclaire cette obscurité dans laquelle je l'ai plongé. Mon obscurité. Ma nuit. Ma mer troublée.

Sans y penser, c'était l'anniversaire d'Anrak. Ses 5 ans.
Le Printemps. Le Renouveau. Pour tous les deux.

Khadgar Bloodthorn

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