[Récit] Journal d'Alragar

J'ai terminé mon dernier journal à la fin de notre opération à Col Aride. Je suis au combien maintenant ? Si je dois compter tout ceux qui n'ont jamais été terminé, ceux qui ont disparus et ceux qui ont été détruit, je dois être au vingtième, à quelques poils près, un tout les deux ans.

J'ai envie de commencer ce journal, en faisant un inventaire de ma vie jusqu'ici. Le chef de guerre Elonien Mogmar Ben-Alkourfa a dit dans ses mémoires : " Lorsque nous arrivons à la croisée des chemin, le plus important n'est pas de regarder vers où nous allons, mais de nous retourner et de voir comment nous en sommes arriver là".

Comment suis je arrivé là ? Suis je différent ? Que suis je devenue ? Ce sont des réponses qui me taraudent énormément depuis quelques temps. Vraisemblablement depuis ma presque désertion avec LibreNuit lors de nos opérations face aux séparatistes de DockFer. Il y a sans cesse cette question sempiternelle du : suis je un bon légionnaire, ou est ce que je devient comme mes prédécesseur ? Je dois avouer que c'est cette question qui me trotte le plus et qui me hante à outrance.

Je suis arrivé dans la Centurie et ai intégré une troupe Hurle en ruine, dépourvue de légionnaire depuis quelques temps déjà, en train de panser ses blessures. J'ai été parachuté légionnaire au bout de quelques semaines à l'aube d'une campagne pour FlambeCoeur, on peut dire que je me suis démené pour elles, la centurie et ma troupe. Toutefois, même avec toute la bonne volonté du monde, toute la préparation et la minutie, il m'est impossible d'écarter suffisamment mes charrs des griffes de la mort. J'ai perdu des charrs au combat, démobilisé certain, exécute d'autre. Toutefois, Hurle perdure à me suivre, à me donner sa confiance. Est elle sincère, ou est ce que je suis en train de ne pas voir germer les graines de la révolte ? Il va falloir que je réponde à tout cela, tout en faisant perdurer la troupe, et en accomplissant mon devoir.

56ème jour du Colosse 1327

Alors que nous étions à peine rentré à la Citadelle, après notre horrifique patrouille. La jeune Reiva Sra SpectreNuit est venue me trouver au Forum du Canton. Notre discussion s'est portée sur un apprentissage, elle possédait un carnet de notes, rédigé de la patte de ServeNuit, où elle avait consigné toutes les choses que Reiva devait connaitre. J'ai tenté de lui répondre le plus sincèrement et le plus objectivement possible sur les question de : comment être un bon soldat ? quel est le rôle selon moi de la Cendre sur un théâtre d'opération ? Comment s'est le premier front ? Je dois avouer avoir été extrêmement touché et impressionné par les analyses et réflexions de cette jeune Charr. Elle fait preuve d'une certaine curiosité et d'une immense bonne volonté, se qui est une chose très rafraichissante.

Si je dois revenir sur cette patrouille de sauvetage des recrues de PerceFront, ce seront sur deux choses :

La première, je suis horriblement déçus de mon ami, on dirait bien que pour lui, le temps à fait des ravages sur sa capacité d'analyse et sur l'évaluation des priorités, j'espère qu'il saura retrouver la raison au plus vite avant que la dernière troupe de la 24ème Centurie ne s'éteigne.
Note : Aller à la Statut de la Victoire à côté de Temperus, me recueillir pour le compte de la troupe Mur, tombé lors de l'assaut de NoirFaucon par la carrière à ciel ouvert.

Il va falloir que je me concentre sur mes Charrs, j'ai eu un gros arrivage de recrues, et je les ai mené face à cette armure spectrale, certain ne se connaissent pas, c'est un travail de cohésion à reprendre du début, encore une fois. Des entrainements de type fierté et humiliation font être de mise très prochainement. Il faut que les charrs se connaissent, il faut que je vois jusqu'où va leurs sang froid, s'ils résistent bien à l'insulte.

Les Norns passent leur vie à forger leur légende. C'est un peu vrai aussi chez les charrs, chacun veut laisser l'emprunte de sa griffe dans les annales des hautes légions, en créant une invention capable de révolutionner la guerre, ou en ayant effectué une prouesse martiale si légendaire que son nom rugira dans les mémoires et inspirera les Charrs désireux de faire mieux.

Je n'ai jamais accordé trop d'importance sur le fait que mon nom ou pas soit inscrit à la postérité, ou à la gloire. La seule chose qui m'importe c'est que je ne meurs pas en paria ou en traitre. L'importance qu'accorde les Charrs de la Centurie concernant l'héritage qu'ils apporteront pour les générations future m'intéresse, je pense leur en parler très prochainement.

57ème jour du Colosse 1327

Une journée calme, comme on aimerait en avoir plus souvent. Et un entrainement des plus constructif. J'ai été très fortement impressionné et agréablement bien surpris de l'intérêt, de l'engouement de la troupe Hurle à propos de la Phalange, et de leurs réflexion pour l'améliorer. Je ne peux toujours pas encore émettre d'avis sur les recrues, je les connais encore trop peu. Toutefois, il y a du potentiel en chacun d'eux, il va falloir que je le trouve et que je fasse en sorte qu'ils en tirent le meilleur parti.

Toutefois, l'entrainement en lui même s'est excellemment bien passé. Bon un petit peu de discipline et de punition bête, les corps ont été mis à rude épreuve. Mais l'atmosphère s'est bien détendus lors du passage "fierté & humiliation". Khursk est un vrai génie pour créer des entrainements qui allient la papote pour faire connaissance et l'entrainement physique. Je pense faire une mêlée pour évaluer aussi les capacité d'action et de fourberie des recrues.

J'ai promu HurleNeige au grade de Soldat. Voir la fierté dans le regard d'un Charr qui reçoit une distinction, une promotion est vraiment un spectacle unique dont je ne me lasse pas.

L'obéissance. Sans doute la chose la plus importante pour un Charr des Hautes Légions, bien au delà de la force martiale, de la capacité d'ingénierie ou de sa faculté à manipuler les ombres. L'obéissance à ses supérieurs, aux hautes légions. Toutefois, jusqu'où le devoir d'obéissance s'arrête ? Et là ou la désobéissance devient à ce moment précis, un devoir ?

Si pour un ordre absurde, menant à une mort inutile, ou si un supérieur commence à démontrer des signes de folie ou est victime de sa cruelle incompétence ? Avons nous là, les raisons de désobéir ? Toutefois, un soldat au sens de l'honneur ou a l'obéissance exacerbée peut il concevoir le devoir de désobéissance ?

58 Colosse 1327

J'ai passé l'essentiel de ma journée entre mon bureau et les archives. A ne pas voir la lumière du jour, à lire, rédiger des notes. Je suis enfin sorti un petit peu pour voir si le monde va bien. HurleSable était là, il a eu la chance infinie que le Légionnaire TraqueMort a imposé un entrainement de dernière minute. J'y ai assisté de loin, ce chaos général était intéressant, mais je ne suis pas resté jusqu'à la fin, GriffePapier m'a mandé pour d'autres besognes.

La guerre. Réduite à son plus simple appareil, c'est un simple jeu de chiffre. Deux chiffres s'affrontent jusqu'à se que l'un devienne nul. Certains facteurs tels que l'organisation, le terrain, le ravitaillement ajoutent des coefficient qui peuvent influer la tendance avec une Extrême facilité. Toutefois, les chiffres peuvent être trompeur tout autant être un +1 suffit à faire pencher la balance de manière drastique.

59 Colosse 1327

Avec NuitdeGlace, nous sommes allés au Bosquet pour trouver du poison pour la "mission". Un membre de la Troupe Songe, Falcon, va nous préparer du venin de basilic. Ce sera prêt sous deux jours, espérons que ce sera assez concentré pour notre plan. La race Sylvari fait partie des races espèces avec qui j'ai un immense plaisir de converser avec eux. Ils sont respectueux, curieux de tout, et foncièrement bon, enfin si on parle de leur faction "rêveur". L'une d'entre elle, Tualenn, il me semble, m'a demandé si les charrs s'adonnaient au lyrisme, et aux poésie à l'eau de rose. Nous faisons essentiellement des chants de guerre, mais je dois avouer que je suis assez curieux de voir comment un charr se débrouillerai à composer un poème. Qu'à cela ne tienne, je vais tenter le coup. Ça promet d'être intéressant.

J'ai noté le retour de Zaïus, fantastique, tout en ne l'étant pas. Je vais devoir avertir Hurle qu'il faut se méfier d'elle un petit peu et surtout, SURTOUT, ne pas céder à d'éventuels provocations. Le sanglant peut être sanguin. Je devrait l'inviter à dîner d'ailleurs, elle m'a invité, je dois lui rendre la pareil. Mais en tout cas, une chose est sure, ce sera plus gastronomique que son musée des horreurs culinaire.

La confiance. Est une qualité primordiale pour un officier, il doit avoir confiance en ses soldats, mais aussi en lieu et en ses supérieurs. En effet, c'est lors des phases les plus critiques, là ou la vie ne tient qu'à un file. Que l'on met sa vie entre les griffes des Charrs qui nous entourent, quelque soit la légion, quelque soit leur troupe. Cette confiance découle ensuite sur se qu'on appelle la cohésion de groupe, c'est le stade finale, chaque Charr deviennent frères et soeurs face à la mort. Ils avancent à l'unisson, pour accomplir un but commun : La victoire.

Un Charr des cendres avait dit il y a longtemps, peu avant une énième offensive sur noirfaucon : " Victoire et Mort sont les filles jumelles de la guerre."

60 Colosse 1327

NuitdeGlace et moi même avons reçus le colis des Sylvaris, avec la petite lettre comme quoi une épidémie les frappes, bien que cela doit les toucher uniquement eux, je suis quand même mue d'une certaine inquiétude pour ma petite personne, mais aussi pour les Sylvaris que j'apprécie. Je suis d'ailleurs en pleine réflexion sur comment démarrer cette maudite prose. De quoi parler ? A quel sujet ? Evidemment cela doit être un poème d'amour, à l'eau de rose. Sang noir, dans quel folie je me suis encore embarqué ? Je devrai écrire à ses Sylvaris et prendre de leurs nouvelles.

J'ai retrouvé MortePluie, TraqueMort et Zaius chez CordeGibet. Je suis très heureux que notre petit jeu de dupe et nos tentatives de se courtiser ont repris, c'est d'une incroyable distraction, je me sent revigorer à chaque fois. Je me revois au promontoire en train de faire des courbette à l'archiduchesse de mon postérieur en mangeant ses immondes verrines végétalienne. Sang noir maudit soient ses végétaliens, il faut être fou pour ne plus manger de viande.

Mortepluie a parlé d'une évasion de fou d'un hopital traitant des soldats touchées de syndromes post traumatique. Et qu'ils ont été bidouillés comme des purgés. Nous devons les arrêter car ils représentent un danger potentiel pour les Hautes Légions, la bonne entente internationale, mais aussi pour nous. En effet, Mortepluie, ForteGriffe et les Zaius et autre Flay ont touché de près ou de loin aux purgés, et si toute l'affaire s'ébruite, c'est direction le fléau pour nos petits pelages jusqu'à se que mort s'en suive. Je ne pensais jamais dire ça, mais c'est bien la première fois que je regrette d'être entré dans la Centurie, l'idée d'être jugé en paria ne m'enchante pas du tout. Toutefois, je ne vais pas quitter ce navire qui prend l'eau et tout faire pour sauver les meubles.

61 Colosse 1327

Énormément de choses à faire, et si peu de temps. Une épée au dessus de la tête, menaçant de nous empaler au moindre faux pas. Je vais prendre du temps pour réfléchir à tout cela, cette histoire me semble trop louche. Nous étions absent presque un mois à Col Aride pour gober sur parole se que dit MortePluie, il a eu les pattes libres durant tout se laps de temps, et nous ignorons tout se qu'il a pu faire. Il va falloir que je le vois seul à seul et que je tire ceci véritablement au clair. Si mes soupçons sont avérés, je quitterai le navire, je préfère partir la tête haute que de prendre le risque de devenir un paria en épongeant les fautes de mes supérieurs.

Je n'ai pas vécus quarante trois ans de ma vie, en m'évertuant de suivre une ligne de conduite, d'agir avec honneur pour tout voir voler en éclat à cause des expériences de Charrs complétement tarés.

J'ai fais suivre des ordres A Hurle de ne pas tenir compte de mes dires, comme quoi mes informations étaient erronées. Par le biais de petit messages passés discrètement avec ordre de le détruire au plus vite.

Quoiqu'il en soit, je vais prendre du temps pour moi, pour réfléchir un peu à tout cela, rendre visite à des connaissances, mais surtout ne pas leur en parler.

62 et 63 Colosse.

J'ai passé la majorité de la journée du 62 au Bosquet à prendre des nouvelles des Sylvaris de la troupe Songe. Si certain semblent relativement tenir le coup, d'autres semblent plus amochés moralement, dont le petite Tualenn, que j'ai décidé de surnommé "soeur des charrs" pour sa fascination et son admiration pour notre race, et son désir d'apprendre nos secrets martiaux et à devenir aussi brave que nous. Je dois avouer être attendrie par cette envie d'apprendre et cette douce naïveté.

Mis à part, j'ai pris le temps de réfléchir à toute cette situation, je vais néanmoins servir les intérêts de la centurie comme il se doit, même si cela part à l'encontre de mes principes fondamentaux. Je ne le fais pas pour MortePluie, je le fais pour tout les autres Charrs de la Centurie, embrigadés malgré eux dans cette mascarade. Toutefois, c'est la dernière fois que je mouille dans cette affaire et dans ses déboires politiques sur fond de querelles militaires intestines, une fois les problèmes résolus, je prendrai ma retraite anticipée. Même s'il est encore temps de changer d'avis.

Les duels sont allés bon train aujourd'hui, la victoire a été décroché par MortHiver, NuitdeGlace,HurleNeige , mais aussi par ma victoire dans la douleur face à HurleBélier. Ce duel face à HurleBélier a éveillé de vieux souvenirs de triomphe, semblable à une nouvelle jeunesse. Cette époque où l'insouciance, le sentiment d'être invincible se lisait sur tout les visages. A de nombreuses reprises j'ai crus voir la victoire me filer entre les doigts, mais j'ai arraché le triomphe des griffes d'HurleBélier. C'est un sentiment à la fois merveilleux et inexplicable.